Poème de Maitre Ryôkan : « Les dix Grands Voeux »

Les dix grands vœux
 
« Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je sache rapidement toute la Loi.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que j’obtienne vite l’œil de sagesse.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant
 
Que je sauve rapidement tous les êtres vivants.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que j’obtienne vite un bon moyen habile d’enseignement.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je m’embarque rapidement dans le bateau de sapience.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je puisse vite traverser la mer de souffrance.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je rende rapidement mienne la voie de règles et de
concentration.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je puisse vite monter sur le mont de nirvâna.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je rejoigne rapidement la demeure «
sans action».
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Que je puisse vite m’identifier avec le corps de la Loi.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si j’affronte la montagne d’épées, la montagne d’épées se brise d’elle-même.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si j’affronte le feu et l’eau bouillante, le feu et l’eau bouillante s’éteignent d’eux-mêmes.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si j’affronte l’enfer, l’enfer se dessèche de lui-même.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si je me mets en face de démons affamés, les démons affamés se rassasient d’eux-mêmes.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si je me mets en face d’asura, son cœur mauvais se dompte de lui-même.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Si je me mets en face d’animaux, ils obtiennent la grande sagesse.
 
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
Je crois en Avalokitsevara très compatissant.
 
Alors bodhisattva Avalokitsevara prêche la grande compassion.
Divin par sa forme et semblable au fondateur (le Bouddha) il dit :
 
Le cœur de grande bienveillance et de grande compassion,
C’est le cœur d’équanimité, c’est le cœur sans action.
C’est le cœur sans souillure ni attachement.
C’est le cœur de contemplation du vide.
C’est le cœur de déférence et de respect.
C’est le cœur d’humilité.
C’est le cœur sans mélange ni trouble.
C’est le cœur sans point de vue.
C’est le cœur de l’éveil suprême.
 
Il faut reconnaître que ces cœurs sans comme la physionomie de dhârani.
 
Vous devez vous exercer donc dans ceci.
 
Srâmana Ryôkan écrit en s’inclinant.

Le Metta Sutra

Le Metta Sutra : L’esprit de la sangha Bodaiju

Sutra de la bonté bienveillante

Voici ce qui doit être accompli par celui qui est sage,
Qui recherche le bien et a obtenu la paix.
Qu’il soit appliqué, droit, parfaitement droit,
Sincère, humble, doux, sans orgueil,
content de toutes choses et joyeux.
Qu’il ne se laisse pas submerger par les soins du monde,
qu’il ne se charge pas du fardeau des richesses.
Que ses sens soient maîtrisés,
qu’il soit sage sans être hautain,
et ne convoite pas des biens de famille.
Qu’il ne fasse rien qui soit mesquin
et que les sages puissent reprouver.

Que tous les êtres soient heureux.
Qu’ils soient en joie et en sûreté.
Toute chose qui est vivante, faible ou forte, élevée
Moyenne ou basse, petite ou grande, visible ou invisible,
Près ou loin, née ou à naître,
Que tous ces êtres soient heureux.

Que nul ne déçoive un autre ni ne méprise aucun être
Si peu que ce soit.
Que nul, par colère ou par haine, ne souhaite du mal à un autre .

Ainsi qu’une mère au péril de sa vie,
surveille et protège son unique enfant,
Ainsi, avec un esprit sans entrave
doit-on chérir toute chose vivante,
aimer le monde en son entier,
Au dessus, au dessous, et tout autour, sans limitation
Avec une bonté bienveillante et infinie.

Étant debout ou marchant, étant assis ou couché,
tant que l’on est éveillé, on doit cultiver la pensée
que cela est la manière de vivre la meilleure du monde.

Abandonnant les discussions oiseuses,
ayant la vision intérieure profonde,
débarrassé des appétits des sens,
Celui qui s’est perfectionné
ne connaîtra plus les renaissances.

Sutta Nipada, 1, 8